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Santé/Social

Salaires, emploi, protection sociale... Faire du 7 octobre une démonstration du ras-le-bol du monde du travail

Vendredi 5 Septembre 2008

Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, a annoncé sa volonté de faire du 7 octobre une journée de mobilisation pour les salaires, l'emploi, la protection sociale, en agissant, a-t-il précisé, pour construire une journée interprofessionnelle d'action unitaire le jour où les syndicats européens ont appelé à manifester pour « le travail décent ». La CFDT, FO, la CFTC, l'UNSA ont annoncé de leur côté qu'ils appelaient à manifester ce jour-là, sans en fixer encore les modalités.

Certes, les travailleurs auraient toutes les raisons d'avoir des doutes sur la volonté réelle de riposte des dirigeants confédéraux des syndicats, face à l'offensive tout azimut menée par le patronat et le gouvernement. Car si Thibault déclare, justement, que « la souffrance des salariés est réelle, plus importante qu'il y a un an », si Chérèque, le leader de la CFDT, s'est soudain drapé dans les habits neufs du contestataire, l'attitude très ambiguë de ces deux dirigeants face aux attaques patronales, sans parler des autres, dans la dernière période, n'est pas pour rien dans le climat morose au sein du monde du travail.

Mais, quelles que soient les arrière-pensées des dirigeants confédéraux, quelle que puisse être leur détermination réelle à organiser la riposte nécessaire, les ouvriers, les employés, l'encadrement, les salariés du privé et du public, les retraités et les actifs, toute la classe ouvrière aurait intérêt à montrer sa colère face à la situation qui lui est faite et sa volonté de s'unir sur le seul terrain qui compte, celui des luttes.

Car comment supporter que les salaires et les pensions restent dramatiquement bloqués, en provoquant une baisse brutale du niveau de vie, au moment où les prix explosent et où les grands groupes industriels et commerciaux emmagasinent des milliards de profits ? Comment supporter que les plus grandes entreprises du pays, Renault, Peugeot, EADS, Alcatel et bien d'autres, riches à milliards, annoncent avec cynisme et arrogance leur volonté de supprimer encore des milliers d'emplois ? Comment supporter qu'on mette à mal tous les services publics, qu'on rogne sur la protection sociale, pour offrir 100 milliards d'aides directes aux grandes entreprises ? Comment supporter qu'on accroisse partout la précarité et qu'on offre cadeaux sur cadeaux aux classes riches ?

Le grand patronat se sert de sa place dans la société, de l'État à son service, pour imposer à tous sa dictature économique. Mais ce sont les travailleurs qui créent toutes ces richesses ; qu'ils s'arrêtent, et tout s'arrête. Eh bien il est temps que les travailleurs montrent leur force.

Évidemment, il ne suffira pas d'une seule journée, aussi réussie soit-elle, pour faire reculer patronat et gouvernement. Mais cette journée, où toute la classe ouvrière se rassemblerait en masse, pourrait justement permettre de déjouer toutes les manoeuvres et mettre enfin à l'ordre du jour la riposte du monde ouvrier, afin d'imposer les revendications qui permettent durablement de garantir les besoins de tous : l'augmentation des salaires et des pensions et leur revalorisation automatique en fonction de la hausse réelle des prix ; le contrôle sur les comptes de toutes les sociétés, pour voir où est l'argent, où il va et à quoi et à qui il sert ; l'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits.

TRAVAILLER 65, VOIRE 78 HEURES ? : l'Europe du “métro-boulot-boulot”

Lundi 16 Juin 2008

Il ne s'en est pas vanté. Sarkozy a signé à Bruxelles un abandon d'une incroyable gravité en admettant tous les débordements possibles du temps de travail.

Avec lui, l'Europe ne va pas de l'avant ; elle enclenche la marche arrière sociale. Sarkozy s'avère non plus simplement conservateur mais réactionnaire. Désor­mais, si vous n'avez pas les moyens de dire non à votre employeur, si les huis­siers ou les ASSEDIC vous pressent, vous pourrez être obligé de travailler 654 heures et même 78 par semaine du moment que vous aurez “ bénéficié ” de 11 heures consécutives de non-travail par 24 heures. Ce n'est plus métro-boulot-dodo, le dernier terme disparaît dans cette furie ultra libérale. Margaret Thatcher le réclamait, Tony Blair le demandait, Chirac le refusait, Sarkozy l'a signé, trahissant au passage les pays comme l'Espagne, la Belgique ou Chypre qui refusaient cette régression sociale au côté de la France. Quel numéro d'hypocrisie que les recti­fications cauteleuse de Xavier Bertrand, après les sorties de Patrick Devedjian !

Au moins le secrétaire général de l'UMP disait-il tout haut ce que son maître our­dissait tout bas. La brutalité de cette mesure, qui nous replonge vers les ténè­bres sociales du XIXe siècle, dessine à traits précis le projet de civilisation qui sous-tend toute l'action du pouvoir. Alors que la présidence de Bush se ter­mine dans la débandade, que les ravages infligés à la planète réclament que les biens communs de l'humanité soient sanctuarisés, que les famines reviennent en cortège à la suite des spéculations les plus débridées sur les matières premières vitales, la droite française persiste et signe en faveur d'un capitalisme débar­rassé de tous les garde-fous sociaux. Voilà ce que Sarkozy entendait quand il proclamait vouloir “ liquider l'héritage de 68 ”.

Il nous promet la même histoire sans fin, des actionnaires libres de tout imposer au monde au gré de leurs inté­rêts, libres de leurs mouvements, dispo­sant des salariés comme de pions dans leur Monopoly géant, brûlant au fil de leurs profits les ressources de la planète. Bienvenue dans le meilleur des mondes ! Entrez dans la présidence française de l'Union européenne !

La mobilisation syndicale prévue pour le 17 juin acquiert de la sorte une nouvelle dimension. Il s'agit, bien entendu, de contrer l'opération de déréglementation – bien française celle-là – qui supprime­rait la référence aux 35 heures. Ce com­bat pour maintenir la durée du travail – approuvé par huit Français sur dix, selon un sondage des Échos – rejoint les pré­occupations de tous les salariés euro­péens. La fiction d'un coq gaulois tous ergots dehors pour défendre un mode de vie passéiste fait désormais long feu. Le paysage social et demain politique, il faut l'espérer, oppose les salariés euro­péens aux multinationales et à ceux qui mettent l'État à leur service.

Ce tableau dessine aussi un horizon pour les progressistes de notre continent. Rien à voir avec les exercices de surplace où l'un se rallie au libéralisme, où l'autre rêve de Tony Blair tandis que le dernier gère avec zèle l'ordre financier mondial. La brutalité du capitalisme requiert des transformations profondes de la société et le rassemblement le plus large pour y parvenir, salariés communistes, militants socialistes, alter mondialistes, syndicalis­tes, progressistes, écologistes… Une idée neuve de l'Europe, une idée neuve pour l'Europe

Logement - L'esbroufe de la loi « Dalo »

Dimanche 9 Juin 2008

Publié le 29 mai, le rapport du haut comité pour le logement, institué en 1995 pour tenter de lutter contre la progression du nombre de sans-abri, rend compte des faibles moyens mis en œuvre par la loi sur le Droit au logement opposable, le « Dalo ». Car si cette loi désigne l'État comme « autorité publique responsable », il apparaît qu'elle est totalement impuissante à le contraindre à quoi que ce soit en matière de logement social.

Ainsi, selon le rapport, il existe toujours un décalage considérable entre les 1,3 million de personnes qui sont en attente d'un logement dans un organisme HLM et le nombre de logements attribuables par les autorités, au nombre de 450 000. Cette situation de pénurie n'a pas évolué depuis l'institution de la loi Dalo et la crise du logement n'en est que plus aiguë puisque, selon le rapport, les prix des logements à la vente auraient doublé sur l'ensemble du pays depuis 2000, entraînant en même temps la hausse des loyers.

De plus, les mesures que le gouvernement devait prendre dans le cadre du chantier prioritaire en faveur des sans-abri, qui devaient s'étaler de 2008 à 2012, restent en attente. De même, les 240 millions d'euros débloqués en urgence pour mettre fin à la polémique due à l'évacuation du campement des Enfants de Don Quichotte en février 2008, qui avaient été assortis de la nomination d'un «  super préfet » chargé de coordonner un plan pluriannuel contre les sans-abri, n'ont toujours pas été attribués. Les actions dites « coup de poing », censées débloquer la situation et décidées dans le même temps, elles non plus, n'ont toujours pas été entreprises.

Ainsi, plus d'un an après son application, la loi Dalo qui a servi en son temps de grand coup médiatique n'aura même pas permis de débloquer quelques moyens supplémentaires pour le logement des plus démunis.

Mettre fin à la crise du logement, que subissent non seulement les sans-abri mais aussi des millions de familles populaires, ne peut passer que par une politique de construction massive de logements sociaux, qui seule pourra compenser la pénurie. Et cela, il faudra l'imposer.

Écoles primaires des Hauts-de-Seine : les raisons d'une colère

Jeudi 22 Mai 2008

Depuis plusieurs semaines, les enseignants du primaire des Hauts-de-Seine se réunissent en information syndicale sur le temps de travail ou, plus rarement, en assemblées générales sur le temps de repas, par exemple à Malakoff.

Les raisons en sont la suppression des cours du samedi matin et la mise en place des nouveaux programmes.

Ces trois heures du samedi matin, bien évidemment, il n'est pas question d'en faire cadeau aux enseignants. Il est question de créer un volant d'heures pour qu'ils encadrent les enfants en difficulté. C'est jusqu'à présent la fonction de personnels spécialisés, dans le système nommé Rased. Or le ministère vise à supprimer ces personnels pour confier leur travail aux instituteurs. Quand ce temps de service devra-t-il être accompli ? Rien ne le dit : après 16 h 30, avant 8 h 30 ou, pourquoi pas, le dimanche ? Il pourrait être aussi reporté sur les vacances... Mais prendre en compte les revendications des enseignants, leur laisser plus de temps pour effectuer leur travail, rencontrer les parents ou les collègues, il n'en est pas question. Nous n'avons qu'à le faire en dehors des heures de travail, ce qui est déjà souvent le cas...

Autre raison qui fâche : les programmes, décidés à la hussarde. Pour illustrer la délicatesse du ministère, une anecdote suffit : tandis qu'une demi-journée de « consultation » était organisée sur ce sujet, les éditeurs nous informaient au même moment de la parution des manuels basés sur les... nouveaux programmes.

Fermetures de classes, disparition de l'accueil des tout-petits, augmentation du nombre d'enfants par classe (300 enfants de plus sur les Hauts-de-Seine, aucune création de poste), disparition des emplois vie scolaire, les EVS (647 en moins dans les Hauts-de-Seine), par ailleurs embauchés pour quelques mois munis d'un contrat-avenir ou d'un contrat d'accès à l'emploi, ou des auxiliaires de vie scolaire individuels (AVSI) : voilà de quoi ulcérer enseignants et parents d'élèves

Prix des carburants : quand se rendre à son travail devient un luxe !

Samedi 26 Avril 2008

Le cours du pétrole bat record sur record, pas besoin de lire la rubrique financière des journaux pour le constater : il suffit de prendre du carburant dans une station service. Car les prix à la pompe répercutent quasiment en temps réel l'évolution des cours, alimentant par milliards les profits de Total et des quatre autres compagnies pétrolières qui dominent le marché et, du même coup, les caisses de l'État qui prélève une importante dîme sur chaque litre de carburant.

La situation est telle que bien des usagers, dès le 15 du mois, ne prennent que pour quelques euros d'essence à la pompe ou demandent au pompiste de régler à la fin du mois, quand leur paye arrive. Et ils sont de plus en plus nombreux dans ce cas.

Car, à la différence des trusts du pétrole qui ont toute liberté pour ajuster leur prix sur l'évolution des cours, et qui bien souvent anticipent sur une évolution à la hausse dont ils sont à la fois les responsables et les bénéficiaires, les revenus des salariés, eux, ne sont pas indexés sur l'évolution des prix.

La seule façon de faire face à cette situation injuste et qui devient chaque jour plus insupportable, serait de lutter pour imposer une augmentation générale des salaires. C'est ce que faisaient, il y a peu, les salariés de la Snecma qui réclamaient 300 euros d'augmentation pour tous, et c'est ce que font en ce moment ceux de La Redoute, de Coca-Cola et de bien d'autres entreprises

Face à la dégradation générale du pouvoir d'achat des salariés, pourquoi ne pas revendiquer tous ensemble cette augmentation générale des salaires qui est nécessaire à tous ?

Rapport Larcher sur les hôpitaux : le désert sanitaire programmé

Vendredi 18 Avril 2008

Sarkozy et son gouvernement ont mis en route la machine à fermer des centaines de services hospitaliers à travers tout le pays. Jeudi 10 avril était rendu public le rapport du sénateur UMP Larcher, ex-secrétaire d'État au Travail, qui préconise des économies radicales sur l'ensemble des hôpitaux publics. Jeudi 17 avril, en déplacement à l'hôpital de Neufchâteau dans les Vosges, Sarkozy devrait annoncer toutes les « mesures positives », comme il les a déjà qualifiées, contenues dans ce rapport et qu'il reprend à son compte pour les mettre immédiatement en application.

Le rapport Larcher a défini sa morale : « Un hôpital efficace est un hôpital qui coûte moins cher », et un objectif générique : « La maîtrise médico-économique des dépenses ». Mais il entend par là les dépenses de l'hôpital public. En revanche, il annonce qu'il veut développer une « plus grande porosité » entre les hôpitaux publics et les cliniques privées. Les activités rémunératrices, principalement chirurgicales, au privé, et les dépenses vitales pour la santé publique, comme les urgences, la médecine, les dépistages et la prévention, etc., financièrement non rentables, seraient laissées au public avec des crédits de plus en plus réduits.

Comme toujours, les gouvernants enrobent leurs attaques sous un verbiage convenu : « Modernisation, meilleure efficacité, regroupement pour une meilleure médecine ». Le rapport recommande la création de « communautés hospitalières de territoire », à terme qu'un seul véritable hôpital, par département, possédant un bloc opératoire, une maternité et un service d'accueil d'urgence.

Pour tenter de calmer la fronde qui s'est développée dès l'annonce de ce rapport, la ministre de la Santé, Bachelot, a déclaré qu'il n'y aurait ni « fermeture d'hôpitaux » ni « carte sanitaire », mais seulement des « incitations financières ». Mais de qui se moque-t-elle ?

Les hôpitaux publics du pays sont tous en voie d'asphyxie, contraints de couper les effectifs, de fermer les lits, de restreindre les dépenses de médicaments et de matériel médical, à cause « des incitations financières » promulguées par les différents gouvernements. L'introduction du paiement à l'acte favorise outrageusement les cliniques privées et met à plat les finances des hôpitaux publics. Et, après avoir fait disparaître, par le bais des « décisions financières », maternité, bloc chirurgical, médecins anesthésistes et spécialisés et infirmières, la ministre annonce que les collectivités locales qui voudront garder un hôpital ouvert, le pourront.

La seule motivation du gouvernement est de réaliser, comme il l'a annoncé, cinq milliards d'économies sur les comptes de la Sécurité sociale, qui seule finance les hôpitaux. Ces économies n'ont qu'un objectif : permettre de faire encore plus de cadeaux aux plus riches et au patronat, par exemple sous la forme de nouveaux dégrèvements de cotisations sociales.

Frais d'optique - Économies à courte vue

Vendredi 18 Avril 2008

Avant de démentir avoir tenu de tels propos, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, avait évoqué la possibilité que les frais d'optique ne soient plus pris en charge par la Sécurité sociale, mais soient mis à la charge des organismes complémentaires de santé, comme les Mutuelles par exemple.

Rien n'arrête le gouvernement dans sa boulimie « d'économies », ou plutôt son racket aux dépens des assurés. Car, si les mutuelles doivent augmenter leurs remboursements, il est plus que probable qu'elles augmenteront leurs cotisations ; quant aux 8 % d'assurés qui ne disposent d'aucune complémentaire santé - si l'on tient compte de ceux qui sont couverts par la CMU -, ils seront encore plus pénalisés.

Le faible remboursement des lunettes, qui ne représente que 0,1 % des dépenses de l'assurance maladie, est déjà un scandale. Sa suppression, après le dé-remboursement de nombreux médicaments, après l'instauration des franchises médicales, serait un pas de plus dans la dégradation volontaire et programmée de la santé publique par le gouvernement.

Contre la hausse des prix : indexation des salaires !

Vendredi 18 Avril 2008

Au moment où les autorités financières craignent un retour de l'inflation, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet en attribue la responsabilité aux hausses de salaires. Lors d'un discours, il a dénoncé le système d'indexation des salaires sur les prix qui existe encore en Belgique et au Luxembourg. Selon lui, cette indexation menace la compétitivité économique et l'emploi.

Les syndicats belges et luxembourgeois défendent cette indexation, même si elle est bien imparfaite. Ainsi, en Belgique par exemple, les carburants, le tabac et l'alcool sont exclus du calcul. Les gouvernements des deux pays, tous deux de droite, la défendent de leur côté, évidemment plus pour éviter la réaction sociale que provoquerait sa suppression que par conviction.

Le patronat belge en revanche est opposé à toute indexation, tout comme le gouverneur de la Banque centrale belge, qui accuse lui aussi les hausses de salaires d'être responsables de l'inflation. Par contre, la spéculation financière et les hausses des matières premières qu'elle entraîne sont, pour ces gens-là, choses parfaitement normales, au nom du « libre jeu » des marchés. C'est le fait que les travailleurs veuillent que leurs salaires suivent, au lieu de perdre chaque jour de leur pouvoir d'achat, qui est pour ces dirigeants arbitraire et dangereux.

Eh bien, imposer ou réimposer l'indexation des salaires sur les prix est une nécessité pour les travailleurs, et cela dans tous les pays.

Non aux franchises médicales !

Vendredi 11 Avril 2008

Le gouvernement compte sur le temps pour faire avaler à tous la pilule amère des « franchises médicales ». Mais plus elles sont appliquées, plus il est clair que ces mesures sont inacceptables. Bien sûr, quand on a les poches pleines, on ne compte pas un euro par-ci ou un euro par-là. On ne compte pas le dépassement d'honoraires qui, à l'hôpital, correspond parfois à un mois de salaire d'un travailleur au smic, voire bien plus.

Mais précisément quand on gagne le smic, ou quand on a une petite retraite, ou encore une allocation de 628 euros comme les handicapés, les franchises médicales et toutes les formes de non-remboursement des soins font que l'on se soigne de moins en moins bien. On tarde à aller chez le médecin pour soi-même et les enfants. Et s'il y a urgence, on attend des mois un rendez-vous qu'il aurait fallu obtenir bien plus vite pour soigner à temps une maladie grave. Mais de tels rendez-vous urgents, dans un cabinet de spécialistes ou à l'hôpital, occasionnent des dépassements d'honoraires que ne peuvent supporter bien des travailleurs.

Et pourtant, c'est dangereux pour les malades et leurs familles. C'est un non-sens économique, car un retard à l'accès aux soins coûte plus cher que la prévention et un suivi médical sérieux. Mais qu'importe au gouvernement, les franchises médicales s'inscrivent dans une politique générale qui vise à imposer des sacrifices aux plus pauvres sous prétexte d'économies budgétaires, alors que dans le même temps les caisses de l'État se vident pour satisfaire le patronat.

Cela n'empêche pas le gouvernement de prétendre que, grâce aux économies ainsi réalisées, il sera possible de s'occuper davantage des malades d'Alzheimer. Comme si c'était aux malades de payer pour les autres malades, alors que le système de santé devrait être financé par tous pour permettre à tous de se soigner. On ne dira jamais trop que ce ne sont pas les soins médicaux et les médicaments qui déséquilibrent le budget de la Sécurité sociale, mais l'insuffisance des salaires qui contribue à la baisse des rentrées, les dépenses indues prises en charge par les caisses mais qui devraient incomber à l'État, et surtout son pillage systématique au profit des classes riches.

Projets du gouvernement : des attaques contre les classes populaires

Vendredi 11 Avril 2008

Parmi les mesures gouvernementales annoncées, certaines signifient une régression importante pour le monde du travail.

Salariés âgés et chômeurs menacés

Sarkozy a notifié son intention de supprimer totalement le système des préretraites. Cela n'empêchera pas le moindre licenciement de salarié de plus de 56 ans, puisque le gouvernement a déjà annulé toutes les mesures entravant le licenciement des salariés les plus âgés. Mais cela les privera d'un minimum de ressources.

Dans le même temps, a été annoncée la suppression des dispenses de pointage pour les chômeurs de plus de 57 ans, couplée avec la disparition des garanties encore existantes pour les chômeurs ayant cotisé 160 trimestres.

Ces mesures ne pourraient que pousser vers la misère des centaines de milliers de travailleurs de plus de cinquante ans licenciés par leurs patrons.

Au lieu de construire des logements sociaux, on réduit les ayants droit

À défaut de construire les logements nécessaires, le gouvernement prévoit de faire disparaître d'un coup de calculette des centaines de milliers de demandeurs de logements sociaux. Car c'est ce que signifie l'abaissement de 10 % du plafond de ressources exigé pour avoir droit à un logement HLM. Et pourtant, le nombre de ceux qui ne peuvent se loger dans le secteur privé, où les loyers ont explosé, ne cesse de croître tandis qu'il est reconnu que l'appauvrissement des classes populaires grossit sans cesse le nombre des demandeurs d'un logement HLM.

Cette nouvelle limitation de l'accès aux HLM ne suffit pas. Sarkozy a également stigmatisé les locataires qui dépasseraient le plafond de ressources (estimés à environ 90 000 personnes), menaçant de leur faire payer un sur-loyer important.

Les menaces contre le logement social ont été telles que la ministre du Logement, Christine Boutin, s'est sentie obligée d'en faire un commentaire apaisant : seuls 1 ou 2 % des locataires sont concernés, personne ne sera mis dehors, les aides au logement seront revues mais pas supprimées. Il reste que rien n'est fait ni ne sera fait pour résoudre la crise du logement populaire.

Il serait pourtant urgent que l'État prenne en charge lui-même, avec tous les moyens matériels, financiers et législatifs dont il dispose, la construction des trois millions de logements qui font aujourd'hui défaut.


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