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Billet d'humeur

Ici le point de vue de la société par la section

Parti Socialiste : beaucoup de convives, peu de fromage

Vendredi 5 Septembre 2008

L'université d'été du Parti Socialiste, à La Rochelle, a vu défiler tous les dirigeants qui postulent au poste de premier secrétaire et se nouer ou se dénouer toutes les possibilités d'alliances pour conquérir ce poste. Tout cela n'étant qu'un hors-d'œuvre avant le congrès du parti qui se déroulera au mois de novembre et, surtout, avant la désignation du candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012.

Car il s'agit évidemment de cela. Le PS a sans doute remporté presque toutes les régions, plus de députés qu'il n'en escomptait et de nombreuses municipalités. Mais la seule élection qui vaille, c'est celle du président de la République. Car c'est celle qui procure le pouvoir réel (du moins le pouvoir d'exécuter les ordres des grands groupes capitalistes) et son cortège immense de postes à pourvoir, de prébendes à distribuer, de sinécures à offrir, d'ambitions à satisfaire, d'amis à caser.

Et c'est là que le bât blesse, car le PS semble pour l'instant bien loin de pouvoir gagner à nouveau une élection présidentielle. Non seulement l'électorat de gauche n'a jamais été suffisant à lui seul pour représenter 50 % des voix, mais en plus il a été sérieusement échaudé par les passages de la gauche au gouvernement, particulièrement dans ses couches les plus populaires.

Or, aucun des prétendants ne semble se montrer capable, aux yeux des socialistes eux-mêmes, de reconquérir l'électorat perdu. Aucun ne s'impose même pour simplement attendre que la politique anti ouvrière de Sarkozy pousse les travailleurs à voter pour « moins pire que la droite ». Aucun non plus n'ose, pour l'instant, proclamer ouvertement que, puisque le PS a détruit le PCF après s'en être servi, il ne lui reste plus qu'à s'allier avec Bayrou pour tenter de trouver une majorité dans le pays. Ce n'est pas que la perspective dérangerait les dirigeants du PS, c'est qu'il n'est pas sûr que Bayrou ait un grand avenir politique.

La guerre des chefs socialistes n'est donc pas près de s'arrêter. Pendant ce temps-là la guerre sociale contre les travailleurs continue. Sur cette question au moins les dirigeants du PS n'ont pas de désaccords majeurs. Quant ils sont dans l'opposition, ils disent qu'ils ne peuvent rien et qu'il faut attendre la prochaine élection. Et s'ils reviennent un jour au gouvernement, ils continueront cette guerre pour le plus grand bénéfice du patronat, comme ils l'ont fait dans le passé.

Vincennes : le centre de la honte a brûlé

Lundi 30 Juin 2008

Frédéric Lefebvre, porte parole de l'UMP et député des Hauts-de-Seine, a trouvé les responsables de l'incendie du centre de rétention de Vincennes dimanche 22 juin : ce sont les associations humanitaires qui défendent les droits des sans-papiers ! « Il n'est pas tolérable que des collectifs, type RESF (Réseau éducation sans frontières) viennent faire des provocations aux abords de ces centres, au risque de mettre en danger des étrangers retenus. »

Et l'UMP de demander que dans l'affaire de Vincennes toutes les conséquences judiciaires soient tirées contre les collectifs et RESF. Pour ces gens-là, ce n'est pas la privation de liberté qui engendre la révolte, mais les associations d'aide ; tout comme ce sont les agitateurs syndicalistes qui provoquent les grèves, et pas les bas salaires !

En réalité, ce sont les politiques anti-immigrés de l'UMP, de Sarkozy et d'Hortefeux, leur course aux quotas d'expulsions, qui sont responsables de la situation qui a mené à l'incendie du dimanche 22 juin.

Dans ce centre s'entassaient environ 280 personnes désespérées. Des personnes raflées quelques jours avant à leur travail ou dans le métro, menacées d'expulsion manu militari, souvent après des années de présence en France et des demandes de régularisation n'aboutissant pas ou des cartes de séjour non renouvelées ; souvent en laissant ici leurs familles, parfois leurs enfants.

La Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués), seule organisation humanitaire autorisée à visiter les détenus, dénonce depuis des mois les conditions de détention dans ce centre, la mauvaise hygiène et les brutalités policières. Le désespoir, les grèves de la faim, les tentatives de suicide, les automutilations s'y multiplient. Ces violences existent dans tous les centres de rétention.

La veille de l'incendie, Belkacem Souli, un ressortissant tunisien de 41 ans, est décédé. Le MRAP exige qu'une commission indépendante enquête sur cette mort brutale, sur les raisons du retard de deux heures dans l'arrivée des secours. Les détenus ont allumé des feux pour protester et pour que la situation soit connue à l'extérieur.

Le Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, le plus grand de France, était une véritable usine à expulsions : en 2007, plus de 5 000 personnes y ont été emprisonnées. Il y avait pire que sa destruction : son existence. Ce sont les 27 centres de rétention qui devraient fermer.

La chasse aux migrants doit cesser, tous les sans-papiers et leurs familles qui vivent et travaillent ici et en Europe doivent être régularisés !

Il faut augmenter les salaires !

Lundi 30 Juin 2008

Un récent sondage indiquait que 72 % des salariés souhaitent conserver les jours de RTT (réduction de temps de travail) auxquels ils ont droit, plutôt que de chercher à se les faire payer.

Cela contredit le gouvernement qui propose cette formule pour éviter d'augmenter les salaires.

L'intérêt des salariés serait d'avoir plus de temps libre et des salaires corrects pour bénéficier des jours de congé supplémentaires. Pour cela, non seulement il faut donner un coup de pouce au smic, ce que le gouvernement refuse de faire, mais aussi que tous les salaires augmentent d'au moins 300 euros. Ce serait un simple rattrapage de ce qui a été perdu ces dernières années sur les salaires.

Parti Socialiste - un adieu aux « espérances révolutionnaires » qui vient de loin

Samedi 14 juin 2008

Le Parti Socialiste a adopté sa nouvelle « déclaration de principes » à une écrasante majorité : 518 délégués à la convention votant pour, 17 s'abstenant et trois seulement votant contre. Tous les ténors du parti se sont donc retrouvés d'accord, malgré leurs rivalités affichées dans la course au poste de premier secrétaire, qui doit être élu en novembre au congrès de Reims. Ils ont voté un texte qui affirme que « le Parti Socialiste est un parti réformiste » qui entend « exercer les responsabilités de gouvernement à tous les niveaux, afin de changer la société ». C'est effectivement une ambition qui est commune à tous ces dirigeants.

En se définissant comme « réformiste », le PS ferait un pas décisif sur la voie de la modernisation en rompant avec son passé marxiste et révolutionnaire. Mais, pour voir cela dans la nouvelle «  déclaration de principes », il faut avoir de drôles de lunettes, car cela fait belle lurette que le PS et ses homologues à l'échelle internationale (car il existe encore une Internationale socialiste) ont rompu avec toute idée de collectivisation des moyens de production, qui était la base de son programme à sa naissance.

D'ailleurs il a fallu le vote de ce nouveau texte pour faire sortir de l'oubli la déclaration de principes précédente, qui définissait le PS comme un « parti de rassemblement qui met le réformisme au service des espérances révolutionnaires », tant il est oiseux de chercher dans la politique menée sous Mitterrand ou sous Jospin en quoi elle a été au service des « espérances révolutionnaires ». Et cela sans remonter aux Guy Mollet, Jules Moch et autres.

Le prétendu « réformisme » du PS, en aidant le patronat à faire payer la crise aux travailleurs, a plutôt brisé les espérances et conduit à la résignation, voire au désespoir.

Que le PS ait supprimé une référence à des « espérances révolutionnaires » que tout le monde avait oubliées, qu'il se réaffirme haut et fort parti « réformiste », « partisan d'une économie de marché  », même s'il précise qu'elle doit être « sociale, écologique et régulée par la puissance publique », ne change rien à ce qu'il est. Il incarne depuis longtemps la faillite du réformisme pour améliorer le sort des travailleurs ; et a contrario, involontairement, la preuve que seule la perspective révolutionnaire peut représenter l'espoir d'un monde débarrassé de l'économie de marché, de ses injustices et de ses catastrophes.

Parti Socialiste - La guerre des étoiles se poursuit

Dimanche 3 juin 2008

Une énième réunion de militants socialistes a fait surgir un énième candidat possible à la direction du parti, rampe de lancement probable pour la candidature à la présidentielle de 2012.

Il s'agit cette fois de Martine Aubry, ex-ministre de Jospin, mère de la loi dite des 35 heures, actuelle maire de Lille. Elle a réussi le tour de force de se faire applaudir par des tenants de Fabius (naguère classé à droite, reclassé à gauche depuis le référendum sur la constitution européenne), des amis de Strauss-Kahn (réformiste absent pour cause de finance internationale), des partisans de Montebourg (classé à gauche, mais essentiellement par lui-même) et les siens propres (dont on ne connaît pas encore le positionnement).

Puisque que les deux candidats les plus sérieux, paraît-il, à la direction, Delanoë et Royal se distinguent en essayant de prendre le parti par la droite, Aubry a plaidé pour la tradition et le socialisme « sans autre qualificatif ». Il fallait y penser.

Sur le reste elle a été nettement moins originale. « L'heure n'est pas au choix d'une personne, mais au débat d'idées » est une phrase obligatoire même lorsqu'on présente sa candidature. Le silence sur les idées, le programme politique, est tout aussi partagé par les autres impétrants. Il n'y a d'ailleurs pas besoin d'en avoir : le seul calcul des dirigeants socialistes est d'escompter que la politique de Sarkozy et de la droite finisse par pousser vers lui de plus en plus d'électeurs et qu'il puisse donc retenter sa chance à la présidentielle de 2012.

Aubry aura donc réussi son coup, au moins pour l'instant. Faire parler d'elle, se présenter comme un recours possible au PS... jusqu'à ce qu'un n-plus-unième candidat lui ravisse la vedette. Mais force est de constater que c'est Ségolène Royal qui a exprimé le plus franchement la politique des dirigeants du PS. Interrogée sur la situation sociale actuelle, elle a répondu en substance que puisque les réformes étaient nécessaires, elle se faisait fort, elle, à la différence de Sarkozy, de les accomplir sans grèves, par la concertation avec les organisations syndicales.

Personne jusqu'à présent, parmi les prétendants, n'a démenti Royal sur ce point. Comme quoi, malgré les apparences, les dirigeants du Parti Socialiste peuvent très bien être tous d'accord.


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